Dans les coulisses du progrès, une ère nouvelle se prépare, révélant une transformation majeure dans les interactions entre les contribuables et le fisc. Cette transition est orchestrée par la loi Digilex, entrant en vigueur 1er janvier 2025.
L'une des facettes les plus notables de ce changement est la création d'une e-box individuelle pour chaque contribuable, une plateforme offrant un espace d'échange électronique entre les contribuables et l’administration fiscale.
Auparavant, les documents administratifs trouvaient leur chemin par la poste. Une tradition désormais supplantée par l’e-box. Lorsque cette dernière est activée, la transformation est radicale : tous les courriers du SPF Finances sont envoyés électroniquement sur cette plateforme. Cette transition inclut également les mandataires tels les avocats ou comptables qui n’auront d’autre choix que d’utiliser l’e-box, à moins qu’ils ne parviennent pas à s’y identifier.
Ainsi, les communications telles que les demandes de renseignements, les avis de rectification, les notifications d'imposition d'office et les décisions administratives suivront cette voie électronique. Les contribuables devront également exposer leurs griefs par ce biais.
Les délais fiscaux subissent également une révision. Par exemple, pour la réclamation, le délai d'un an commencera à courir dès la réception du message signalant que le document est disponible, et non plus trois jours après l'envoi de l'avertissement-extrait de rôle.
Fort heureusement, la marche arrière pour une formule papier reste possible à tout moment en désactivant l’e-box.
Cette numérisation marque un tournant dans la manière dont les informations sont échangées et gérées, mais elle ne se fait pas sans susciter des interrogations et des réserves.
D’un côté, la création d'une e-box individuelle pour chaque contribuable promet une communication plus rapide et efficace entre les parties concernées. La dématérialisation des échanges peut potentiellement réduire les délais administratifs et simplifier la gestion des documents fiscaux. De plus, cette transition s'inscrit dans un mouvement global vers la numérisation en offrant une alternative écologique au papier.
De l’autre, des voix s'élèvent pour exprimer des préoccupations. L'une des principales préoccupations réside dans l'accessibilité pour tous les contribuables, en particulier les personnes âgées ou celles ayant un accès limité à la technologie. La numérisation pourrait ainsi accentuer la fracture numérique dans le pays.
En parallèle, le risque de phishing fait planer une ombre sur la sécurité des données et la protection de la vie privée. Il en va de même de l’existence d’une giga base de données
Tandis que les messages s'envolent via des câbles, une question persiste : qu'en est-il de l'humain dans tout cela ? Les interactions chaleureuses avec les fonctionnaires fiscaux pour éclaircir certains points risquent de se raréfier. La numérisation, tout en propulsant l'efficacité, menace de diluer le contact humain tellement consubstantiel des relations avec l'administration fiscale.
En conclusion, la route vers la modernité apporte des avantages indéniables en termes d'efficacité. Cependant, les inquiétudes liées à l'accessibilité, à la sécurité des données et à la perte du contact humain ne peuvent être ignorées.